La lettre de René Chambard
Le contexte dans lequel on vit a constamment une importance dans la formation du caractère de certaines personnes, né de parents qui ont connu ce qu’était la vie dure. Ma mère née dans une famille de 11 enfants, dont le père était marin pécheur, la mère travaillant en usine dans une ville où les revendications des travailleurs étaient fréquents ce qui a retenu que cette petite ville fut la première ville de France a avoir un maire communiste.
Mon père, fils de petit paysan connut la vie très dure des époques 1900, puis le Régiment, puis la guerre 1914 il fit 7 ans de vie militaire. A ses retours dans la vie civile, il alla travailler dans les Hôpitaux à Paris, il devient infirmier et c’est là qu’il connut ma mère qui avait fait de même et était aussi devenue infirmière, ils se marièrent et je naquis en 1924.
C’est donc dans cette vie dure où les discussions sur le travail, puis entretemps, les conversations en famille avec les voisins étaient toujours les mêmes difficultés de vivre décemment pour les pauvres. La vie et la mort des soldats pendant la guerre 1914, 1918. En 1936, j’avais 12 ans. Le gouvernement de Front Populaire des députés communistes, socialistes et autres sociaux-démocrates donnaient beaucoup d’espoir aux travailleurs et faisaient que les rencontres entre voisins donnaient lieu à des discussions animées. Cela déjà m’intéressait. Puis vint la guerre d’Espagne, une République légitimement élue étaient assassinée par un général fasciste (Franco). Ce général trouva dans son pays l’appui des religieux, mobilisa des troupes au Maroc espagnol et reçu l’aide de Mussolini et Hitler. Le gouvernement français refusa de porter assistance à la République espagnole et décida la non-intervention. La défaite de l’Espagne pour moi fût le départ de la guerre mondiale et l’avènement du fascisme.
La succession de tous ces évènements fit que mon choix était fait. L’avenir était sombre et que pour ma part je devrais participer à la lutte antifasciste, vint la guerre 1939, 1940, la défaite, l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle, puis en juillet l’appel du Parti Communiste Français à s’opposer à l’occupant ainsi que à notre gouvernement de Vichy dirigé par le général Pétain qui avait obtenu le pouvoir par une majorité de députés de droite. Seul 80 députés refusèrent, ne purent pas participer à ce vote les députés communistes qui entre temps avait été interdit et dont certains étaient déjà en prison et d’autres avaient dû être dans la clandestinité : le pays étant divisé en deux zones, la zone occupée et la zone dite libre gérée par les factieux Pétain, Laval. Puis, le 11 novembre la zone dite libre fut occupée par les nazis, les Allemands, ceci fut un électrochoc dans la population. La Résistance armée fut indispensable, mais très difficile, je faisais partie d’un groupe FTP, les armes manquaient, j’étais aussi en contact avec le réseau AS...
Dans les villes et les campagnes les actions se multipliaient, la police de Vichy et les boches devenaient très actifs, vint le 7 février 1944 où je reçus la convocation pour me rendre à la Feldgendarmerie, en vue du départ pour l’Allemagne. Je pris la route du maquis, la vie des bois à la belle étoile, la nourriture, un morceau de navette, des pommes de terre, un petit peu de pain, tout ceci nous était donné par des agriculteurs du secteur. Le nombre de partisans augmentât bien plus vite que les possibilités en armement, au début pour une quinzaine de gass nous avons 1 mitraillette, 2 revolvers, 2 grenades, 1 fusil de chasse.
Le maquis à côté du nôtre fut attaquer le 19 mars 1942 et eut de lourdes pertes. A ce moment, nous avons changé de secteur, ayant su que la police de Vichy s’intéressait à l’activité qui se passait dans notre secteur, à ce moment j’étais devenu l’adjoint au chef du maquis ainsi qu’un agent de protection ainsi que de liaison. Ainsi, de nombreuses fois j’ai dû me rendre à Montauban où stationnaient des divisions de la division Das recht. Avec des éléments du maquis, je devais protéger les réunions secrètes des Commandants AS du Département. Les sabotages de tout ordre prenaient de l’ampleur. Des informations de Londres ont fait que les commandants de compagnie ont pris la décision de rassembler les groupes armés du secteur. Ceux-ci devaient accueillir les personnes décidées à passer à l’action, mais qui étaient restées chez eux faute de ne pouvoir être armés. Le débarquement en Normandie le 8 juin était là. Donc le regroupement ce fit dans les bois de Cabestat. 80 armés et 250 sans armes, la promesse de gros parachutage d’armes nous ayant été faits, et c’est à Cabestat le 23 mai que notre capitaine nous amena Akmed Djabraïlov qui pour nous fut Karko. Karko fut tout d’abord affecté à un groupe de républicains espagnols, puis à un groupe appelé « Fracasse », chaque groupe ayant un nom de guerre. Hélas, le 20 juin, avant que les 250 volontaires ne puissent être armés, les nazis, SS ont attaqué le maquis et là c’est 80 maquisards mal armés qui devaient protéger les 250 non armés et faire face à des SS de la célèbre division SS Waffen munis de matériaux blindés et de lance-flammes. Des tués, des brulés vifs, des fermes environnantes incendiées furent le bilan de cette journée. Après l’attaque il fut décidé que les maquis se reformeraient en petits groupes, ce qui fit je ne revis Akmed que le 19 août à la libération de Montauban où il participa activement. Le lendemain, ce fut la poursuite des nazis, ce regroupement des Résistants du Département me fit connaitre 8 autres Soviétiques dont Akmed avait tissé des liens. De par mes convictions je m’attachais à ces éléments. Nous nous sommes portés à proximité de la ville de Toulouse menacé de reprise par les forces nazies. Là, Akmed était allé faire une incursion dans le quartier, il revint avec un groupe de Soviétiques qui venaient avec des maquis d’autres Départements afin si besoin aider la Résistance toulousaine. Je crois qu’il devait s’agir de soldats Azéris qui étaient des maquis de l’Aveyron...
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