Les trois tentatives de notre cinéma

Les trois tentatives de notre cinéma

Les films documentaires « L’incendie dans le jet de pétrole à Bibiheybat », « Le jet de pétrole à Balakhani », « La promenade populaire dans le jardin de la ville », « La dance caucasienne » d’Alexandre Michon, un photographe et ingénieur d’origine juive, tournés en 1898, sont les pages glorieuses de notre histoire du cinéma. Avec le soutien matériel des millionnaires de Bakou et grâce à l’effort des amateurs pendant presque 17 ans, les hommes du cinéma ont porté à l’écran le premier film azerbaïdjanais en 1916. Le film « Dans le Domaine du Pétrole et des Millions » tourné sur la base des motifs du roman du même nom d’Ibrahim bey Musabekov, est considéré comme la première hirondelle de notre histoire du cinéma. Mais la plupart des gens créatifs étaient les cadres non nationaux. Malgré cela, le début dans le cinéma de Huseyn Arablinski, l’interprète du rôle de Lutfali bey, le coryphée de notre art, était considéré comme un fait très intéressant et important pour cette période.

Les gens créatifs à l’esprit national comme Djafar Djabbarli, Samad Mardanov, Abbas Mirza Charifzadé avaient l’intention de s’adresser aux œuvres qui pourraient attirer l’intérêt des spectateurs de l’Azerbaïdjan, un pays faisant partie de l’Orient musulman. A cet égard, l’opérette « Archin mal alan » (« Colporteur de tissus ») d’Uzeyir Hajibeyli, l’œuvre principale du répertoire des nouveaux théâtres de l’époque, était conforme à ces exigences. En été 1916, le réalisateur Boris Svetlov a commencé le tournage de ce film. Il avait déjà fourni certains services à notre cinéma. Le film a été montré à Bakou le 3 janvier 1917, au cinéma « Forum ». Afin de donner un coloris au film sonore, d’attirer les spectateurs, le personnel créatif avait invité dans la salle de cinéma quelques musiciens sous la direction de Djabbar Gariaghdioglu. Huseyngulu Sarabski (Asker), Ahmed Agdamski (Gultchokhra), Alekber Huseynzadé (Soltan bey), Mirzaagha Aliyev (Suleyman), Hanafi Térégulov (Veli) et les autres avaient créé des différents personnages dans le film. Mais le film n’a pas plu à Uzeyir bey et il a été retiré des écrans.

En 1945, Uzeyir bey s’est de nouveau adressé à l’opérette « Archin mal alan » et ce film est sorti sur les écrans grâce à l’effort du personnel créatif composé presque des cadres nationaux. Le scénario de ce film a été écrit par Sabit Rahman. Dans cette période, il était connu comme dramaturge professionnel et auteur des comédies sur différents sujets. Nikolaï Lechenko aidait le réalisateur Rza Tahmasib. Les caméramans étaient Alisattar Atakichiyev et Mukhtar Dadachov. Le compositeur du film était Uzeyir bey lui-même. On n'a pas besoin de donner au spectateur azerbaïdjanais une large information sur ce film. Parce qu’après le tournage et la première projection du film, il avait été projeté dans les salles de cinéma de près de 150 pays du monde. En 1945, plus de 16 millions de spectateurs avait regardé ce film. Selon le résultat de l’enquête sociologique réalisée à l’occasion du 100e anniversaire du cinéma russe, ce film était entré dans la liste « Les 100 films préférés » parmi les films projetés sur les écrans pendant plusieurs années.

Il faut aussi souligner qu’avant le tournage du film, Alekber Huseynzadé avait joué le personnage de Soltan bey sur les scènes de théâtre plus de 600 fois. Ce fait montre un intérêt manifeste des spectateurs azerbaïdjanais pour l’opérette « Archin mal alan ».

Ce film était un début pour l’artiste mondialement connu Rachid Behbudov (Asker) et pour Lutfali Abdullayev (Veli) qui n’était pas encore très populaire dans cette période. Leyla Badirbeyli qui a joué le personnage de Gultchokhra, était choisie parmi les 50 candidats participants aux sélections. Les bijoux en or et les choses précieuses utilisés comme réquisits dans le film, étaient des choses réelles présentées par les habitants de Bakou et les musées.

Pendant une longue période, à cause du vieillissement des images du film, de l’absence du doublage en langue azerbaïdjanaise, les spectateurs pouvaient regarder le film seulement en langue russe. Pour cette raison, le film était rarement sorti sur les écrans. Cela fait plaisir de voir que, sur l’initiative de la Fondation de Heydar Aliyev et avec le soutien financier d’Ata Holding, le film a de nouveau été rétabli, a été sonorisé en langue azerbaïdjanaise et le problème concernant les nouvelles couleurs du film a été résolu. Dans le cadre du 70e anniversaire de la sortie du film sur les écrans, du 100e anniversaire de la naissance de Rachid Behbudov, le film « Archin mal alan » a été montré à Hollywood en 2015 sur l’initiative de la Fondation de Heydar Aliyev.

 

Ayyub QIYAS  

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